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À qui appartiennent les plaques tombales ?

L’essentiel à retenir : la plaque reste un bien mobilier appartenant à la personne qui l’a achetée, mais dès lors qu’elle est posée sur une sépulture, sa présence est soumise à l’autorité du concessionnaire et au règlement du cimetière. Le concessionnaire (ou ses ayants droit) conserve un pouvoir décisionnel sur ce qui est installé sur la tombe, tandis que le maire intervient uniquement pour veiller au respect de l’ordre public et de la décence des inscriptions.​

À qui appartiennent les plaques tombales
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Déterminer à qui appartiennent les plaques tombales permet d’anticiper des conflits douloureux : en pratique, le droit de propriété sur la concession et le monument prime sur le simple fait d’avoir payé l’objet. Ce texte précise le cadre légal applicable aux monuments funéraires et explique comment s’articulent les droits du concessionnaire avec les initiatives des proches du défunt, afin d’identifier clairement qui décide de la pose ou du retrait d’un souvenir.​

Propriété de la plaque et rôle du concessionnaire

Le concessionnaire, maître de la sépulture

Juridiquement, la réponse à la question « à qui appartiennent les plaques tombales » se trouve d’abord dans la concession funéraire et dans la propriété du monument lui-même. Le titulaire de la concession a conclu avec la commune un contrat lui accordant un droit d’usage exclusif sur l’emplacement, et un droit de propriété privé sur le monument qu’il y érige (stèle, pierre tombale, caveau), considéré comme un immeuble par destination rattaché au sol. C’est donc lui qui accepte, refuse ou fait modifier les éléments ajoutés à la sépulture (plaques, vases, ornements), sous réserve du respect des règles communales.

Qui sont les ayants droit ?

À la mort du concessionnaire, ses droits et obligations sur la concession et le monument se transmettent à ses héritiers, qui deviennent ayants droit en indivision. Il peut s’agir notamment du conjoint survivant, des enfants, ou de toute personne désignée par testament ou donation, qui exercent ensemble les prérogatives attachées à la concession, sauf organisation différente prévue par un notaire ou par les règles de la succession. En pratique, les ayants droit doivent se concerter pour toute décision importante concernant le monument et ses ornements.

La plaque : un bien mobilier sous contrôle

Un objet mobilier au statut particulier

La plaque funéraire reste, en droit civil, un bien mobilier appartenant à la personne qui l’a acquise ou qui l’a offerte, qu’il s’agisse d’un membre de la famille, d’un ami ou d’un collègue. Toutefois, le fait d’être propriétaire de l’objet matériel ne confère pas un droit autonome de l’installer sur la tombe : la présence de la plaque sur la concession dépend toujours de l’accord du concessionnaire ou de ses ayants droit et du règlement du cimetière. Le droit sur le sol et le monument prime donc sur le droit de propriété de l’accessoire lorsqu’il s’agit de décider de son maintien sur place.

La propriété du sol et du monument prime

Le terrain du cimetière reste la propriété de la commune, mais la concession confère au titulaire un droit d’usage et un pouvoir de décision sur ce qui est construit et posé sur l’emplacement. En conséquence, une plaque achetée par un tiers peut être légalement retirée si elle a été posée sans accord, si elle contrevient au règlement ou si elle crée un trouble dans la gestion de la sépulture, même si le tiers demeure propriétaire de l’objet lui‑même et peut le récupérer.​

Le cadre légal applicable

Le droit de poser un signe funéraire

L’article L. 2223‑12 du Code général des collectivités territoriales pose un principe important : tout particulier peut, sans autorisation préalable, faire placer sur la fosse d’un parent ou d’un ami une pierre sépulcrale ou un autre signe indicatif de sépulture. Ce droit s’exerce aussi bien en terrain commun que sur une concession, mais il ne permet pas de passer outre le droit de propriété du concessionnaire sur le monument ; en cas de désaccord, la décision finale relève toujours de ce dernier ou de ses ayants droit.

Le pouvoir du maire : ordre public et décence

Le maire dispose d’un pouvoir de police spéciale en matière funéraire, qui lui permet de veiller à l’ordre public, à la sécurité et à la dignité des sépultures. Il peut, sur le fondement du CGCT et du règlement du cimetière, refuser ou faire modifier des inscriptions jugées contraires à la décence, à la dignité du défunt ou à l’ordre public, notamment en s’appuyant sur les dispositions relatives aux signes distinctifs et à la tenue des lieux. En revanche, il ne tranche pas les litiges de propriété privée entre ayants droit ou entre la famille et un tiers.

Textes de référence et erreurs fréquentes

Plusieurs règlements intérieurs de cimetières renvoient à l’article R. 2223‑8 pour encadrer les inscriptions et la pose d’objets sur les monuments, en exigeant une autorisation du maire pour certains gravages, même si ce texte vise d’abord les modalités techniques des opérations funéraires. Dans la pratique, les règles locales (règlement du cimetière, arrêtés municipaux) complètent les articles L. 2223‑12 et L. 2223‑17, qui encadrent la pose de signes distinctifs et la reprise des concessions pour état d’abandon, sans modifier la répartition des droits entre concessionnaire et tiers.

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À qui appartiennent les plaques tombales

Conflits et désaccords familiaux

Qui décide en cas de litige ?

Lorsque des proches souhaitent installer une plaque ou un ornement et que le titulaire de la concession ou ses héritiers s’y opposent, la décision revient en dernier ressort à ceux qui exercent les droits sur la concession. De même, le concessionnaire ou ses ayants droit peuvent demander le retrait d’un objet posé sans accord ou contraire au règlement, tout en veillant à restituer l’objet à son propriétaire lorsque cela est possible.

Le retrait d’une plaque et la notion de profanation

Le retrait d’une plaque par le concessionnaire ou ses héritiers, lorsqu’il s’inscrit dans la gestion normale de la sépulture (entretien, harmonisation, respect des règles), ne constitue pas en soi une profanation. La profanation de sépulture, définie et punie par l’article 225‑17 du Code pénal, suppose une atteinte volontaire, malveillante et grave à l’intégrité de la tombe ou aux restes mortels, ce qui diffère d’un simple différend de gestion ou d’esthétique entre ayants droit.​

Quand la justice doit intervenir

En cas de désaccord persistant entre héritiers ou entre la famille et un tiers, le maire n’a pas compétence pour arbitrer le conflit, qui relève du droit privé. Seul le tribunal judiciaire peut trancher un litige complexe sur la propriété, l’exercice des droits d’usage ou le respect des volontés du défunt, éventuellement sur la base d’éléments fournis par un notaire ou par les services municipaux.​

Responsabilités pratiques et cas particuliers

Rôles et pouvoirs autour d’une plaque funéraire

Acteur

Rôle principal

Pouvoir sur la plaque funéraire

Concessionnaire / ayants droit

Titulaires de la concession et du monument

Décident de l’installation, du maintien, de la modification ou du retrait de la plaque. ​

Donateur de la plaque

Propriétaire matériel de l’objet

Peut offrir et reprendre la plaque, mais sa présence sur la tombe dépend de l’accord du titulaire. ​

Maire

Garant de l’ordre public et du règlement

Contrôle la décence des inscriptions et le respect du règlement du cimetière, sans arbitrer la propriété privée. ​

Entretien de la tombe et des plaques

L’entretien courant du monument, y compris le nettoyage des plaques et la vérification de leur stabilité, incombe au concessionnaire et à ses héritiers. Un défaut prolongé d’entretien peut conduire, après une procédure encadrée par les articles L. 2223‑17 et suivants, à la reprise de la concession par la commune pour état d’abandon, les biens situés au‑dessus revenant alors au domaine privé de la collectivité.​

Concessions reprises et cas particuliers

Lorsque la commune reprend une concession pour abandon manifeste ou non‑renouvellement, les monuments et objets restés sur place deviennent, après la procédure, des biens du domaine privé communal. Certaines plaques, notamment celles relatives aux « Morts pour la France » restituées aux familles, relèvent d’un statut particulier mais suivent ensuite le régime de droit commun de la propriété privée et des concessions familiales.

À retenir : À qui appartiennent les tombes ?

En définitive, la propriété matérielle de la plaque revient à son acheteur, mais la décision de l’installer, de la maintenir ou de la retirer appartient au titulaire de la concession et à ses ayants droit, dans le respect du règlement du cimetière et du contrôle de décence exercé par le maire. Toute démarche de pose ou de modification gagne à être discutée à l’avance avec la famille et, si nécessaire, avec les services municipaux pour éviter les malentendus.​

 

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